Description

La forteresse offre des techniques nouvelles et séduisantes en cette fin de XIIe siècle, qui montreront très rapidement leurs limites, lors du siège victorieux des armées royales, en 1203-1204.

Le complexe castral se compose d'un ouvrage avancé (vers le point le plus exposé de l'attaque), d'une basse cour (avec chapelle castrale) et d'une haute cour (comportant notamment la Tour maîtresse).

L'ouvrage avancé :

Flanqué à l'origine de cinq tours de plan circulaires, dont quatre sont conservées en partie, il s'agit d'une sorte de châtelet triangulaire constituant une première protection face à l'attaque.

Séparé du corps principal par un large fossé, on y remarque toujours créneaux, archères, trous de support des hourds et l'appareillage de deux couleurs.

La Basse Cour :

Elle est constituée de la chapelle castrale, d'un puits et des communs, les celliers notamment.

Elle est entourée par sa propre enceinte, flanquée à l'origine de la Tour des Latrines, de plan quadrangulaire, et de trois tours circulaires, dont deux sont conservées en partie, mais fortement ruinées.

La Haute Cour :

Elle est entourée elle aussi de sa propre chemise. On y voit une Tour maîtresse (le donjon), une grande Salle (le logis du Gouverneur), mais aussi une armurerie ou encore un four à pain.

La Porte d'entrée :

La Porte d'entrée de la Haute Cour est dotée d'une archivolte en ogive, qu'il n'est possible de contempler que de l'intérieur.

La seconde enceinte :

Il s'agit de l'enceinte festonnée qui encercle la Tour maîtresse. Sa face extérieure est en forme de coquille Saint Jacques dont les demi-tours pleines servent à renforcer la courtine contre les projectiles.

Remarquez la base fortement talutée de ses demi-tours circulaires, typiques de l'architecture novatrice du Château Gaillard.

La Tour maîtresse :

Le plan cylindrique à éperon triangulaire qui caractérise l'édifice peut être comparé aux tours maîtresses contemporaines d'Issoudun (Tour Blanche) et de la Roche Guyon, voisine de quelques kilomètres.

- Hauteur : 40 mètres (à l'origine).

Du côté du fleuve, sur sa face ouest, l'édifice se prolonge en un puissant glacis englobant la falaise, afin d'éviter le travail de mine. Le chemin de ronde était à l'époque muni de créneaux.

- Plan : cylindrique, avec éperon dirigé vers l'attaque.

Les mâchicoulis sur arcs brisés sont caractéristiques de l'architecture rapportées de Terre Sainte, durant les Croisades. Reposant sur des assises en fuseau, ces arcs sont portés sur des contreforts plus larges au sommet qu'à la base.

La base était renforcée par un fort talus sur les deux tiers de sa hauteur. Entièrement plein, le pied est donc à l'abri du travail de sape. Les projectiles lancés du haut des créneaux avaient donc pour vocation de ricocher sur ce talus prononcé.

- Murs : 4 à 5 mètres d'épaisseur, pour un diamètre intérieur de 8 mètres.

Intérieurement, le donjon accueille à l'époque cinq niveaux sur planchers. On peut encore en apercevoir les supports dans la maçonnerie.

La communication se fait au moyen d'escaliers en bois traversant les planchers, disposition somme toute classique à l'époque romane.

Le Logis :

Le Logis du Gouverneur flanque littéralement la Tour maîtresse. Il est également nommé Grande Salle (aula). Remarquons les belles fenêtres géminées surmontées de leurs arcs de décharge.

Un escalier souterrain a pour vocation de pénétrer dans les entrailles de la falaise. Il s'agit ni plu ni moins que d'une salle basse dont la vue plonge sur le fleuve.