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Château Gaillard

19 juin 2009

Présentation

Le site se situe sur la commune des Andelys, dans le département de l'Eure, au sud de Rouen.

Le Château Gaillard est Classé Monument Historique depuis 1862.

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Situé sur un éperon calcaire surplombant, de près d'une centaine de mètres, un méandre de la Seine (rive droite), le complexe castral domine les immenses plaines de Normandie.

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En cette fin de XIIe siècle, le château protège la cité de Rouen, très exposée aux velléités expansionnistes du roi Philippe Auguste.

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19 juin 2009

Historique

Une place forte est probablement érigée sur la crête dès le XIe siècle. Le site est au XIIe siècle possession de l'archevêché de Rouen.

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1195 :

Revenu de captivité, Richard Coeur de Lion entend bien récupérer et défendre ses possessions, notamment sa cité de Rouen.

Il négocie alors la prise de possession du bourg des Andelys, qu'il échange avec l'archevêque de Rouen contre Dieppe et Louviers.

1196 : Traité de Gaillon

Signé le 14 Janvier 1196, le traité, qui fait suite à la trêve d'Issoudun, marque une courte pause dans la lutte entre les deux protagonistes, Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste.

Alors que les deux rois s'apprêtent à s'affronter sous les murs d'Issoudun, les pressions du Clergé, alarmé par une menace d'invasion musulmane des royaume chrétiens d'Espagne, les obligent à conclure une trêve.

De ce traité, le roi de France conserve une partie de ses conquêtes normandes, notamment Gisors, Vernon, Nonancourt et Pacy-sur-Eure, mais doit abandonner ses places berrichones d'Issoudun et de Graçay.

Cette entente ne satisfera réellement aucun des protagonistes et la guerre reprendra dès l'été 1196.

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1197 :

Plus de 6000 hommes sont attachés à la construction de la Merveille !!!

Richard y consacre une somme colossale : 45 000 livres pour l'ensemble du programme de fortification.

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1198 : "Qu'elle est belle ma fille d'un an !!!"

Telles seraient les paroles prononcées par Richard devant sa forteresse, achevée, rappelons le une nouvelle fois, en un an seulement !!!

Les spécialistes voient en cet édifice original l'influence des châteaux syriens de Terre Sainte, que le duc roi avait visité pendant son séjour au Moyen Orient.

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1199 :

Le 26 mars, Richard assiège le château de Châlus, dans les monts du Limousin, où s'est réfugié un de ses vassaux turbulents, le vicomte Adhémar de Limoges.

C'est pendant le siège que Richard est atteint d'un carreau d'arbalète, qui le fait succomber le 6 avril 1199, laissant le pouvoir à son frère, le peu fringant Jean Sans Terre.

C'est le sire Roger de Lacy, originaire de Lassy (Calvados), qui assume la charge de gouverneur de la place après la mort de Richard. Nommé par le roi Jean, il fait partie de ses favoris.

Il est issu d'une famille qui s'est fait une renommée outre-manche lors de la conquête du royaume d'Angleterre ; plusieurs de ses aïeux ont combattu à la bataille d'Hastings en 1066 (Ilbert et Walter).

Un peu plus tôt, dans les années 1170-1180, Hugues de Lacy est impliqué dans la conquête des royaumes d'Irlande. Il est notamment possessionné dans le Leinster, où il gouverne la place forte de Trim.

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1203 :

Le 3 avril, alors qu'il est détenu à Rouen, Arthur de Bretagne est assassiné sur commandement de son oncle, le fameux Jean Sans Terre.

Philippe Auguste somme ce dernier de comparaître devant la Cour de France pour répondre de ses actes. Le roi Jean refuse net. Le Capétien pénètre alors en Normandie.

Le 10 août, les armées royales de Philippe Auguste, composées de près de 6000 hommes, mettent le siège devant le Château Gaillard.

La conduite du siège est confiée au sire Mathieu de Montmorency, qui s'illustrera plus tard à la bataille de Bouvines, puis deviendra Connétable de France.

Pour l'épauler, les sires Guillaume des Barres, Simon de Montfort, Renaud de Dammartin et le soudard réputé Lambert Cadoc.

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1204 :

Le 6 mars, les anglo-normands capitulent après un siège qui aura duré plus de six mois.

Rouen sera prise le 24 juin, soit près de quatre mois plus tard !!! laissant le champ libre au roi de France.

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19 juin 2009

Plan détaillé du site

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19 juin 2009

Description

La forteresse offre des techniques nouvelles et séduisantes en cette fin de XIIe siècle, qui montreront très rapidement leurs limites, lors du siège victorieux des armées royales, en 1203-1204.

Le complexe castral se compose d'un ouvrage avancé (vers le point le plus exposé de l'attaque), d'une basse cour (avec chapelle castrale) et d'une haute cour (comportant notamment la Tour maîtresse).

L'ouvrage avancé :

Flanqué à l'origine de cinq tours de plan circulaires, dont quatre sont conservées en partie, il s'agit d'une sorte de châtelet triangulaire constituant une première protection face à l'attaque.

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Séparé du corps principal par un large fossé, on y remarque toujours créneaux, archères, trous de support des hourds et l'appareillage de deux couleurs.

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La Basse Cour
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Elle est constituée de la chapelle castrale, d'un puits et des communs, les celliers notamment.

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Elle est entourée par sa propre enceinte, flanquée à l'origine de la Tour des Latrines, de plan quadrangulaire, et de trois tours circulaires, dont deux sont conservées en partie, mais fortement ruinées.

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La Haute Cour :

Elle est entourée elle aussi de sa propre chemise. On y voit une Tour maîtresse (le donjon), une grande Salle (le logis du Gouverneur), mais aussi une armurerie ou encore un four à pain.

La Porte d'entrée :

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La Porte d'entrée de la Haute Cour est dotée d'une archivolte en ogive, qu'il n'est possible de contempler que de l'intérieur.

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La seconde enceinte :

Il s'agit de l'enceinte festonnée qui encercle la Tour maîtresse. Sa face extérieure est en forme de coquille Saint Jacques dont les demi-tours pleines servent à renforcer la courtine contre les projectiles.

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Remarquez la base fortement talutée de ses demi-tours circulaires, typiques de l'architecture novatrice du Château Gaillard.

La Tour maîtresse :

Le plan cylindrique à éperon triangulaire qui caractérise l'édifice peut être comparé aux tours maîtresses contemporaines d'Issoudun (Tour Blanche) et de la Roche Guyon, voisine de quelques kilomètres.

- Hauteur : 40 mètres (à l'origine).

Du côté du fleuve, sur sa face ouest, l'édifice se prolonge en un puissant glacis englobant la falaise, afin d'éviter le travail de mine. Le chemin de ronde était à l'époque muni de créneaux.

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- Plan : cylindrique, avec éperon dirigé vers l'attaque.

Les mâchicoulis sur arcs brisés sont caractéristiques de l'architecture rapportées de Terre Sainte, durant les Croisades. Reposant sur des assises en fuseau, ces arcs sont portés sur des contreforts plus larges au sommet qu'à la base.

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La base était renforcée par un fort talus sur les deux tiers de sa hauteur. Entièrement plein, le pied est donc à l'abri du travail de sape. Les projectiles lancés du haut des créneaux avaient donc pour vocation de ricocher sur ce talus prononcé.

- Murs : 4 à 5 mètres d'épaisseur, pour un diamètre intérieur de 8 mètres.

Intérieurement, le donjon accueille à l'époque cinq niveaux sur planchers. On peut encore en apercevoir les supports dans la maçonnerie.

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La communication se fait au moyen d'escaliers en bois traversant les planchers, disposition somme toute classique à l'époque romane.

Le Logis :

Le Logis du Gouverneur flanque littéralement la Tour maîtresse. Il est également nommé Grande Salle (aula). Remarquons les belles fenêtres géminées surmontées de leurs arcs de décharge.

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Un escalier souterrain a pour vocation de pénétrer dans les entrailles de la falaise. Il s'agit ni plu ni moins que d'une salle basse dont la vue plonge sur le fleuve.

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19 juin 2009

Bibliographie

2006

Georges BERNAGE : "Châteaux romans et normands"

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2001

Dominique PITTE : "Château Gaillard, recherches historiques et archéologiques 1991-2000"

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